Nous sommes partis à la recherche des jeunes compétences tunisiennes qui ont à cœur d’œuvrer afin de donner une nouvelle image de leur pays et nous sommes tombés sur Mourad Fradi Expert-Comptable, consultant en investissement étranger, associé du cabinet d’audit international «Mazars» et récemment Commissaire général, avec Hazem Ben-Gacem, de la Conférence internationale pour l’Investissement en Tunisie.
La conférence était pour lui l’occasion, d’investir 23 ans d’expérience pour assurer une grande opération de séduction des investisseurs. C’était le défi de la relance et du décollage économique. Malgré un caractère exigeant et perfectionniste, pour lui, le bilan était une source de fierté.
A seulement 46 ans, Mourad Fradi, natif de Monastir, est Expert-Comptable, consultant en investissement étranger et associé du cabinet d’audit international «Mazars». Il est aussi sportif, il pratique la boxe depuis neuf ans. Le fait d’aimer énormément le voyage ne l’empêche d’être passionné par son pays, selon ses dires.
Parlez-nous de votre parcours professionnel
Au début j’étais expert-comptable, j’ai fait six ans chez Arthur Andersen à Tunis, après j’ai ouvert mon cabinet avec deux associés .Depuis quatre ans, je suis un des trois associés de Mazars Tunisie. J’étais élu président de la chambre de commerce Tuniso-italienne .Sinon je suis aussi présent dans la vie associative, je suis l’un des fondateurs de Yunus Social Business en Tunisie (Mohamed Yunus prix nobel de la paix).
Comment êtes-vous parvenu à devenir co-commissaire général d’une conférence de cette ampleur ?
La vérité c’est qu’en travaillant beaucoup sur l’investissement étranger et en cherchant à ramener des investisseurs de qualité, que j’ai eu l’occasion de coopérer, à l’étranger, avec Yassine Brahim, l’ex ministre de l’investissement. Il a proposé mon nom à l’ex chef du Gouvernement Habib Essid qui l’a proposé, à son tour, à Youssef Chahed pour être désigné comme commissaire générale. Il faut dire que Fadhel Abdelkefi, le ministre de l’investissement, a aussi insisté fortement en faveur de ma nomination.
Le chef du gouvernement a désigné deux commissaires généraux. Au début on pensait que le rôle du commissaire était de faire des road show et de ramener des investisseurs étrangers. Mais réellement le travail de commissaire générale était de gérer la conférence de A jusqu’à Z.
Parlez-nous de la genèse de cette conférence et de sa préparation ?
Au début c’était une conférence de donateurs, après ça a été transformée en conférence sur le plan d’investissement 2016-2020.
Il faut dire que le changement de gouvernement n’a pas très aidé. Cette transformation en une conférence internationale sur l’investissement a engendré la modification des implications. On a dû gérer, en même temps, deux évènements, à savoir la ceinture politique et la conférence économique.
Gérer la ceinture politique, c’est donner un appui politique à la conférence et a cet égard, il faut évoquer les efforts du ministère des affaires étrangères qui a fait un travail énorme pour ramener le maximum de délégations internationales. Plus d’une quarantaine de délégations officielles y compris celles de l’émir du Qatar, du premier ministre algérien, du premier ministre français, du ministre de la coopération internationale canadienne etc. étaient présentes.
Au début, il était prévu de badger 800 personnes mais finalement le nombre s’est élevé à 4500 personnes. Evidemment les 4500 n’était pas toutes présentes au même moment de la conférence, mais à un certain temps plus de 2600 personnes étaient réunies toutes au même moment au palais des congrès, passer de 800 à 4500 n’était pas évident.
Il y a eu un travail de logistique énorme et je suis pas le seul à l’avoir fait j’ai t travaillé avec toute une équipe, en l’occurrence, le ministère de la coopération internationale, Jeune Afrique event , le ministère de l’Intérieur, FIPA, etc.
Les défies étaient remarquables, deux conférences à deux vitesses entre les deux volets politique et économique, un prolongement de la matinée faite à Dar Edhiefa, la question de l’ « arrière-boutique » qui n’était pas aussi simple, c’était certainement la partie la plus compliquée à gérer.
Etes-vous satisfait du résultat ?
Pour moi, la conférence a réussi parce qu’aujourd’hui on parle de la Tunisie autrement on parle de la Tunisie d’une façon positive. La Tunisie qui a fait des avancées très importantes en matière de sécurité. Une Tunisie qui redevient attirante .C’est une grande satisfaction pour moi.
L’objectif majeur de la conférence était de repositionner la Tunisie en méditerranée et dans le monde en tant que site d’investissement très attractif.
Le fait de la présence du plus grand nombres d’investisseurs est aussi important que la question de la signature des accords de 34 milliards de dinars.
La question d’octroi de badges était très critiquée. Que pouvez-vous dire à ce sujet ?
C’est important d’expliquer aujourd’hui que j’ai pris le train en marche et qu’il y avait une machine en route.
Un site d’inscription en ligne était fonctionnel, certains ne se sont pas inscrits. Il y a eu une demande énorme dépassant à la capacité d’accueil de la salle et on avait des choix à faire. Surement il y a eu des mécontents sur ce point.
Avez-vous des ambitions politiques et quelle stratégie à adopter après 2020 ?
Je n’ai pas d’ambitions politiques particulières. On m’a chargé d’une tache et j’espère que j’étais à la hauteur. Je vais reprendre mon cabinet .Le plus important c’est travailler au profit de mon pays. Après il y a que les cons qui changent pas d’avis.
Pour le suivi, mon idée c’est de créer une équipe de cinq personnes, une task force (entre public et privé) qui va travailler sur la réalisation des projets des 34 milliards et qui sera un pivot entre les différents intervenants de l’Etat dans le but de réaliser les promesses de TUNISIA 2020.
Aujourd’hui, j’ai côtoyé des gens dans l’administration de très haut niveau comme le directeur général du palais des congrès Mr Laassad Ezzar et il y a des dizaines comme lui dans l’administration et je ne peux être que fier de les avoir côtoyés. Il est toujours très positif voir une collaboration entre les compétences du secteur public et privé.
Quels sont les secteurs les plus attirants et ceux qui le sont un peu moins en terme d’investissement?
Le tourisme est toujours un secteur attirant en ce qui concerne les projets d’investissement. Il faut œuvrer davantage pour le promouvoir. Les secteurs porteurs portent également sur les énergies renouvelables, l’industrie pharmaceutique et les nouvelles technologies. Sans oublier les possibilités d’investir dans les secteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire, pour relancer l’économie nationale.
Pour le textile, il faut se repositionner en prenant en considération la nouvelle conjoncture internationale. Les Chinois veulent investir en Tunisie dans ce secteur. Notre emplacement stratégique et notre savoir-faire nous imposent de nous repositionner. Le plus important étant de promouvoir l’image du pays à l’étranger.
Un mot pour la fin ?
Vive la Tunisie
Source: http://avant-premiere.com.tn/fr/a-rencontre-de-mourad-fradi-commissaire-general-de-tunisia2020/